Témoignages d'Ancien.ne.s Decrolyen.ne.s suite au décès de Francine Dubreucq.
Hommage à Madame Dubreucq :
Je suis un de ses élèves de ses premières années d’enseignement et je voudrais souligner toute l’importance qu’elle a eu dans la vie. L’école Decroly dans son ensemble et particulièrement madame Dubreucq m’a ouvert la porte de ma vie d’adulte, bien plus que n’a pu le faire par la suite l’université. Elle m’a formé tant dans ma vie privée que dans ma vie professionnelle ; elle m’a appris la rigueur du raisonnement qui m’a permis par la suite d’aller loin dans mes études, elle m’a appris à discerner la beauté des choses qui m’entouraient et permis de prendre plaisir aujourd’hui aux arts et aux lettres. Elle a été pour moi un professeur exceptionnel… Qui aurait pu par exemple, faire aimer à un adolescent de treize/quatorze ans la lecture et l’analyse des chroniqueurs du Moyen Âge sinon madame Dubreucq. Je me souviens encore de cette leçon, aujourd’hui, comme si je l’avais suivie ce matin… ce jour là j’ai compris, tout jeune que j’étais, qui j’avais devant moi !
Je pense que ses arguments d’alors ont touché et séduit toute ma classe. Personne ne la craignait et tous le respectaient voire la vénéraient. Je la revois encore assise, là devant nous, parler de ce qui l’enthousiasmait et la faisait respirer et nous ne pouvions faire autrement que le partager.
Avec elle disparaît une des plus grandes figures que j’ai connues dans ma vie…
Luc Maréchal.
C'est avec émotion que j'apprends le décès de Madame Dubreucq. J'ai un très bon souvenir d'elle. Je l'ai eue comme professeur de français pendant un intérim, en remplacement de notre professeur de français attitrée, absente pour des raisons de santé. Un intérim où les appréciations de mes interros et de mes dissertations se sont sensiblement améliorées. Or je ne pense pas que Madame Dubreucq fut moins exigeante. Je me souviens d'avoir regretté la fin de son intérim.
Merci pour l'hommage que j'ai lu avec intérêt certes, mais surtout avec émotion et amusement aussi à l'évocation d'épisodes
André Meeus
Mme Dubreucq m'a beaucoup impressionnée. C'était quelqu'un de remarquable, elle était passionnée et je trouve qu'elle faisait attention à nous, ses élèves. Elle était concernée par notre destinée.
Marie Ferran-Wabbes
Je suis très attristé par la nouvelle du décès de madame Dubreucq, que j'ai eue comme prof de français, ainsi que comme titulaire de classe à la
fin des années 50, nous échangions souvent des disques de musique du monde ( des 33 t/m à l'époque), elle m'a fait découvrir Nina Simone et bien
d'autres. J'étais un élève "ayant des capacités", mais aimant être assis près de la fenêtre drève des gendarmes. Un jour notre classe devant
organiser une fête nous avons eu comme texte la chanson namuroise "Li bia bouquet". Grande surprise pour Madame Dubreucq, moi qui était nul en
français, vous savez, grammaire, participes etc.. ainsi qu'en néerlandais , je lis et traduisis le texte du wallon en français "naturellement". A
l'époque parler wallon était surnaturel à Bruxelles !
Et encore 1001 souvenirs agréables.. C'est vraiment une grande perte pour l'école !
Un autre professeur m'a laissé un souvenir impérissable, Guy Choprix, passionné de géographie nous étions faits pour nous entendre. J' ai été
très affecté d'apprendre son décès il y a quelques années.
Tristes moments pour l'Ecole Decroly, mais longue vie à l'école, où j’ai usé mes fonds de culottes plus de 12 années durant , que je garde en mémoire, que j' évoque souvent.
Sincères condoléances à tous
Pierre Blieck
Ciao,
Madame Dubreucq était une grande dame qui m'a enseigné et fait aimer mon métier
Ulla
J’ai appris avec tristesse le décès de Francine Dubreucq.
Nouvelle qui réveille des souvenirs et des émotions.
Madame Dubreucq qui avec son air sévère me faisait un peu peur et imposait le respect.
Je lui dois une fière chandelle, quand en fin de primaire mon institutrice et la directrice de l’époque estimaient que je n’avais pas ma place en secondaire.
Sans son écoute, sa tolérance, son ouverture d’esprit, et la gestion adéquate de ma maman, je me retrouvais soit à Jacqmain soit à l’école ménagère!
Je me souviens de son passage dans les classes pour discuter de la fermeture des écoles le samedi matin, en soulignant bien que à une des questions du sondage, il n’y avait qu’une réponse possible. Ainsi que d’un passage dans son bureau qui nous valut à quelques uns une venue à l’école le samedi matin pour nettoyer des tables que nous avions bariolées.
De son cours de philo en rétho où, à sa grande surprise je crois, je fus capable de répondre à sa question: « Qui a lu le mythe de Sisyphe et peut m’en dire la dernière phrase »?
Et enfin de son commentaire sur ma dissertation de fin de rhéto qui m’avait surprise et fortement touchée.
Chère Francine, l’école Decroly, ses professeurs et ses élèves dont j’eu l’immense honneur de faire partie, vous doivent beaucoup: Mercis!
Anne Decroly
Hé oui, le temps passe, et nous aussi.
Les souvenirs restent, et j’en retrouve tant dans l'hommage que je viens de lire : le professeur de français et (bien forcée, je pense) de latin qui m'avait fait regretter que l'on ne puisse s’inscrire en "Grec-Math", plutôt que de devoir choisir entre "Latin-Math" et "Latin-Grec"1.
Après la rigueur de Madame Totenhaupt, le sens de la synthèse de Madame Dubreucq m’ont appris à rédiger, et je leur en suis toujours reconnaissant, malgré la sévérité des cotes de l'époque.
Je l'ai retrouvée, directrice de l'école de mes enfants, Délégué de classe, j’avais reçu plusieurs réclamations, parfois agressives concernant un professeur, et j'ai pris l'initiative d’avancer la réunion des parents une demi heure avant la convocation normale. Madame Dubreucq m’a remonté les bretelles, comme à un élève. Je me souviens de sa tête lorsque je lui ai répondu "Madame Dubreucq, je ne suis plus un élève... et je pense faire pour le mieux pour désamorcer une bombe, et certainement mieux sans les autorités de l'école !
J'épingle un autre un trait : après avoir imposé à mon fils un renvoi temporaire pour insolence, elle me rencontre à l'école, et me dit : "ton fils est trop drôle : alors que je lui reprochais un excès liberté de parole, il me répond ; 'Je n'y peux rien, je suis un pur produit de l'Ecole Decroly'" (Mais ce "trop drôle" n'avait pas empêché le renvoi !)
J’ai rencontré une dernière fois Francine Dubreucq aux funérailles de son mari, le professeur Guy Choprix, qui fit naître tant de vocations de géographe parmi les decrolyens de cette époque.
Mario.Govaerts
Prof. Hon. U.L.B.
ancien Decrolyen 1943-1958
Chère communauté,
Il me tenait de témoigner mes sincères condoléances à la famille, aux amis, aux confrères et aux anciens de l’école.Il me tenait surtout de rendre hommage à Madame Dubreucq. Elle m’a enseigné la philo et ainsi ma appris à penser librement et avec un esprit critique (cogito ergo sum!).Elle m’a appris, par l’exemple, la rigueur et le jusqu’au-boutisme. Elle nous a ouvert une section latin-grec-math car elle était à l’écoute de ses élèves et voulait leurs offrir l’excellence. J’ai tant reçu de cette école-tremplin! Merci Madame.
Muriel Helholc Nacar
Madame Dubreucq. Son chignon, son tablier bleu ( que je porte en partie en pensant à elle tous les matins dans ma propre classe) sa monture de lunettes dorée mais surtout son regard vif et sérieux, sa stature droite comme un I. Quelle grande dame. Sa vie dévouée à l’éducation, la pédagogie, les enfants. Il me semblait qu’elle nous connaissait tous, me saluant toujours par mon prénom, oú que l’on soit. Et puis son cours de philo durant lequel nous buvions ses paroles n’osant pas poser de questions et redoutant les interros. Je me souviens qu’elle est venu me trouver lorsque j’étais commissaire théâtre pour affiner la manière dont je devais suivre les acteurs sur scène avec la poursuite : « ne nous fais pas tourner la tête, reste au milieu! »
Et puis un goûter de 11e chez elle à Waterloo avec monsieur Choprix après notre voyage à Venise. Ils ont réussi à nous mettre à l’aise, plaisanter, s’intéresser à chacun de nous. Délicieux moment.
Je revois aussi sa petite fiât cinquecento dans laquelle je me demandais comment une si grande belle femme élégante pouvait bien rentrer ??!
Cette nouvelle m’attriste, m’émeut, me touche. C’était il y a 40 ans mais toujours hier dans ma tête.
J’espère ,pour cette belle école ,qu’elle a laissé des notes ,que vous avez fait des dessins, des synthèses, une ou deux maquettes et des carnets de bord. Les générations à venir doivent impérativement continuer à œuvrer dans sa voie.
Dernière chose : d’après elle, pour rassurer ma maman, si j’ai fait des fautes encore aujourd’hui, elle rassurait en disant ceci: « l’orthographe ? Ça viendra avec la maturité ! »en ai-je plus??
En tous cas, j’espère que là haut elle retrouvera enfin Ovide.
Sandrine Guilmot
Il y a 40 ans j’achevais en Rhéto, avenue Hamoir, un parcours commencé en première année du jardin d’enfants avenue Casalta. Madame Dubreucq représentait par son exigence intellectuelle, avec mes extraordinaires professeurs Marcelle Leboucher et Chantal de Laveleye, ce que l’on peut attendre de mieux pour forger le caractère d’un jeune adulte, et le sens de l’effort.
Avec la même gratitude, je ne peux oublier Raymond, Paulette, Jean-Paul, Aline, Paolo et celui que j’ai retrouvé bien plus tard pour en faire un ami, le regretté Jacques Piraux. Et tous les autres dont les visages et les voix me reviennent souvent.
Avec mes très cordiales salutations,
Jean Bernard ROUGE
Bonjour,
Je n'ai pas exactement le même avis que ceux que je viens de lire. Bien sûr, j'ai beaucoup de respect pour cette Dame et pour ce qu'elle a accompli.
Cependant, anecdote peut-être (mais pas pour moi), lorsque je lui annonçai en avril 1972 que je quittais l'Ecole (j'étais en 10ième Scientifique A) pour passer le Grand Jury central via la Brussels School de Rudy Bogaert, elle me claqua que c'était du temps et de l'argent perdu, que je n'y arriverais jamais! Peut-être était-elle de mauvaise humeur, je ne sais pas. Toujours est-il que le 22 août de la même année (soit le lendemain de ma réussite) je me suis présenté à son bureau diplôme + maturité en main, cela n'a pas du la mettre de meilleure humeur...Elle répondit simplement: "Bravo, je n'en ai jamais douté". J'avais simplement réussi en 3 mois à franchir mes 3 dernières années d'Humanités. J'ai quelques autres griefs envers l'Ecole de son époque, mais je les garde pour moi. Sinon, j'en garde aussi d'excellents et nombreux souvenirs positifs.
Que Madame Dubreucq repose en paix.
Jean-Paul Erculisse
Chers vous tous,
Je suis bien triste moi aussi à la lecture de ce mail.
Je fais partie de ceux et celles qui ont bénéficié des cours de philosophie de Mme Dubreucq.
Elle avait ce talent d'intéresser les élèves à une matière difficile pour nos âges (même en 12è),la sévérité aussi de ne pas vouloir la médiocrité. Je retiens son exigence et son intelligence.
Et c'est certainement un des professeurs à qui je pense le plus souvent depuis que j'ai quitté l'école !
J'ai une pensée pour sa famille, et sa fille en particulier - Marion qui a été notre professeur de Français.
Portez vous bien
Bien cordialement à tous
Catherine TAHON LIGIER
Encore sous le choc de la nouvelle du décès de Francine Dubreucq... Quelle personnalité! Elle m'aura marqué, comme je le suppose tous ceux qui ont eu l'occasion (le privilège) de la connaître.
Peter Robinson
Bonjour
Je voudrais ajouter que Madame Dubreucq connaissait tous ses élèves de secondaires, elle a appuyé mon projet d’étude universitaire contre l’avis de mon titulaire.
Tous les élèves la respectaient . Son cours de philosophie était passionnant .
Toutes mes condoléances à ses proches .
Claire Litvine
Chers/chères tou.te.s,
Un morceau de nos histoires s'en va. Elle laisse une trace indélébile dans nos mémoires et nos consciences.
Toute ma sympathie à ceux qui l'ont accompagnée et à qui elle manquera.
Comme on dit en Afrique de l'Ouest: « que la terre lui soit légère ».
Solidairement.
Jean-Louis Pont